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dimanche 18 février 2007

Trouver la foi

Certains vont dire : "Oui, mais moi mon problème, c'est que j'aimerais croire, or je ne crois pas. Alors, c'est bien gentil ce que vous me dites, mais il n'y a rien qui me convainc et donc je ne crois pas, et pourtant croyez-moi j'ai envie de croire. Qui n'aurait pas envie de croire à une telle Nouvelle ?" A ceux-là je dirais que, justement, il s'agit de faire un acte de foi, et donc qu'il n'y a pas de preuves. Comme je vous l'ai déjà dit, avec des preuves, on ne croit plus à un phénomène, on sait qu’il existe. S'il n'y a pas de preuves, c'est justement pour que nous croyions. Pourquoi faut-il que nous croyions et non pas que nous sachions ? Peut-être parce que, si on croit en quelqu'un, c'est qu'on lui fait confiance, alors que, s'il nous a amené des preuves pour nous convaincre, c'est qu'on se méfiait de lui. Or comment voulez-vous être sauvé, si vous vous méfiez du Sauveur. En se méfiant de Lui, ne risquez-vous pas de le rejeter ? Dans l'absence de preuve, je vois une aide supplémentaire pour accepter de se laisser sauver en apprenant à faire confiance. C'est pour cela qu'à Saint Thomas, celui qui ne croit que ce qu’il voit, Jésus s'est montré après sa mort, lui a montré la marque de ses clous et a dit: "Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru." (Jean 20, 29)

Ainsi, croire n'est pas un phénomène raisonnable. On peut donc difficilement le commander. Soit on croit, soit on ne croit pas, et il semble bien difficile de pouvoir y faire quelque chose. On peut même avoir l'impression que seuls ceux qui ont, ou qui auront, la « chance » d'y croire seront finalement sauvés. Effectivement, de par son côté non maîtrisable, la foi est une grâce, c'est-à-dire un cadeau de Dieu. Ceux qui ont la foi et qui sont conscients du trésor fabuleux qui leur est fait - puisqu'il leur permet d’être sauvés - remercient sans cesse Dieu pour ce cadeau. A mon avis, la foi en la Bonne Nouvelle de Jésus est le bien le plus précieux qui existe dans notre monde.

Cela pourrait sembler cruel : il y a ceux qui ont ce bien et qui seront sauvés et il y a les autres, qui sont quasiment sûrs d'être rejetés au moment du Jugement Dernier. Et ce bien, un Homme ne peut pas le donner à un autre. En effet, je peux bien marteler, aussi fort que je veux, ce en quoi je crois, mon voisin entendra, mais ce n'est pas pour cela qu'il croira. Pourquoi est-ce donc si dur ? Peut-être pour qu'en réalisant qu'aucun Homme ne peut lui donner cette foi, ce trésor inestimable, l'Homme prenne conscience qu'il ne maîtrise pas tout. Peut-être aussi, pour que chaque Homme trouve lui-même la Personne qui peut lui donner ce qu'un Homme ne peut lui donner. Et pour que, de cette rencontre, naisse une relation qui bien plus que le sauver, lui montrera dès maintenant ce qui peut combler son besoin d'infini.

Si vous lisez ce texte alors que vous n'êtes pas en recherche ou que vous décidez d'écarter cette voie arbitrairement, je ne peux rien vous conseiller. Il est de votre entière liberté de le rejeter. Mais si vous acceptez de le prendre pour une piste dans votre recherche sur la vie, je peux vous conseiller de vous mettre en route de la même façon que les rois mages. Il ne faut pas croire que les rois mages savaient à l'avance qu'ils iraient se prosterner devant un nouveau-né dans une crèche. Leur qualité est qu'ils étaient ouverts à tout pour avancer dans leur quête. Un jour, ils se sont mis en marche pour se prosterner devant le roi des juifs, car ils ont acceptés de se laisser guider par le signe indiquant qu'il était temps de se prosterner devant lui. Or en ces temps-là, il n'y avait plus de roi des juifs puisque la Palestine était occupée par les Romains et que la personne placée à la tête des juifs – Hérode - était à cette place parce que les Romains le voulaient bien. Malgré la contradiction, ils ont acceptés de suivre le signe. Celui-ci ne les a pas arrêtés à Jérusalem, au palais d'Hérode, mais les a emmenés plus loin, dans un petit village et celui qu'ils ont reconnu comme le roi des juifs était un nouveau-né. Est-ce qu'en partant, ils s'attendaient à cela ? Quel roi, un nouveau-né dans une province reculée au lieu du commandant dans un palais de Jérusalem ! Ils ont juste agi sans préjugés. Là aussi, j'ai une bonne nouvelle pour vous, il est possible, encore aujourd'hui, de faire comme le rois mages.

dimanche 11 février 2007

Exprimez-vous !

Je serais très heureux de recevoir vos commentaires.


Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! Amen.

(dernière phrase de la Bible)

Et maintenant ?

Pour moi, la vie de l'humanité depuis le péché originel est marquée par trois étapes qui sont fonction de l'état du règne de Dieu : d'abord l'étape hors du règne de Dieu, puis l'étape dans le règne de Dieu en partie et enfin l'étape dans le règne de Dieu en plénitude. La première étape correspond à la vie de l'humanité avant que Dieu ne soit intervenu pour la sauver. On est hors du règne de Dieu car le pouvoir du cercle vicieux mis en place par le diable n'a pas été brisé. La seconde étape démarre avec la mort et la résurrection de Jésus. Le règne de Dieu est bien là puisque le cercle vicieux a été brisé par Dieu. A partir de ce moment, c'est bien le pouvoir de Dieu le plus fort et il est possible d'entrer au Paradis en reconnaissant et en acceptant Jésus comme Sauveur. Toutefois, ce règne n'est pas totalement établi, puisque le cercle vicieux dans lequel le diable a entraîné l'humanité fait encore des ravages. Ayant brisé le cercle, Dieu pourrait décider de « tout balayer » et de faire venir son règne totalement dès maintenant. Or tous les pécheurs qui ne se sont pas convertis devraient être jugés et le résultat risquerait d'être désastreux. Si Dieu maintient encore le monde de souffrance, c'est pour que les pécheurs aient le temps de se convertir et ainsi d'échapper au jugement. Et heureusement pour nous, car si tout avait été « balayé » à la résurrection de Jésus, que serions-nous devenus, nous, les Hommes, qui ont été appelés à la vie sur Terre au XXe et XXIe siècle ? L'état dans lequel se trouve l'Homme dans cette seconde étape est décrite par les mots de Saint Jean : "Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté" (Première épître de Saint Jean 3,2) Or combien de temps Dieu attendra avant de « tout envoyer promener » pour faire venir son règne en plénitude ? Suffisamment de temps pour que tous les pécheurs puissent se convertir ? Rien n'a été promis car "il viendra, le Jour du Seigneur, comme un voleur ; en ce jour, les cieux se dissiperont avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, la Terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. " (Seconde épître de Saint Pierre 3,10) Ce sera le jour d’entrée dans le règne de Dieu en plénitude et du jugement des Hommes qui n'auront pas été sauvés par Jésus. Ce passage de l'humanité dans le règne exclusif de Dieu est décrit dans le texte connu sous le nom d'Apocalypse de Saint Jean. Le terme "Apocalypse" signifie "Révélation" et non pas catastrophe, ou désastre, ou autre chose du même registre - même si ce mot a pris cette connotation puisqu'il décrit la fin du monde tel que nous le connaissons -. Et nous voyons bien le paradoxe de l'Homme ! Il reconnaît que le monde dans lequel il vit est un monde de souffrances, au point qu'il est possible de nier l'existence d’un Dieu de bonté. Et pourtant il considère la fin de ce monde comme une catastrophe. Comme un drogué ! C'est vrai que ce sera une catastrophe, mais uniquement pour le diable et ses démons qui seront définitivement vaincus, et pour les Hommes qui n'auront pas été sauvés et ne seront pas jugés dignes d'entrer dans le Royaume. Pour tous les autres, ce sera la vie d'amour, éternelle et partagée dans la gloire de Dieu.

A ce point de l’explication, certains peuvent se dire : si Jésus est ressuscité, pourquoi ne vit-il pas toujours avec nous, dans notre monde ? En fait, le bonheur plein et total n'est pas de notre monde, puisque celui-ci subit les conséquences du péché. Le but de Dieu est de nous hisser vers son Royaume. Ainsi, il est venu dans notre monde non pas pour y vivre, mais pour devenir une main tendue vers le Royaume de son Père. C'est pourquoi il ne vit pas éternellement sur Terre de la même façon qu'avant son sacrifice. Sinon, il n'y aurait pas de progression possible ; nous resterions éternellement dans notre monde, où nous connaissons la souffrance. Mais comment Jésus ressuscité, vu par sa mère Marie, les femmes qui le suivaient, les Apôtres et quelques disciples, a-t-il quitté notre monde ? Devant quelques-uns de ses Apôtres son corps s’est élevé vers le Ciel. Cet épisode s'appelle l'Ascension (vous savez le fameux jeudi qui permets de faire un sacré pont !). Toutefois, avant d'être élevé au Ciel, Jésus a dit à ses amis : "Et voici que moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Vous donc, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la force d’en haut" (Luc 24, 49) Effectivement, quelques jours plus tard, alors que les Apôtres se cachaient dans une salle fermée par peur des juifs, l'Esprit Saint est venu sur eux pour les pousser à diffuser la Bonne Nouvelle, afin qu’elle se transmette de génération en génération. Cette venue de l'Esprit Saint sur les Apôtres s'appelle la Pentecôte. Et ceci est un fait incontestable, la Bonne Nouvelle s’est répandue à travers le monde. Que ce phénomène relève de l'Esprit Saint est une affaire de foi, il est vrai, mais de manière factuelle, on ne peut pas nier que la Bonne Nouvelle (l'Evangile) s’est répandue et se répand toujours.

Attention toutefois, l'Esprit Saint n'agit pas pour annoncer des évènements nouveaux quant au devenir du monde. Il agit pour faire comprendre les évènements qui se sont déjà déroulés et qui peuvent sauver tout Homme. En effet, comme l'a dit Jésus juste avant de mourir sur la croix : "Tout est accompli." (Jean 19, 30)

Je crois que l'Esprit Saint agit dans mon Eglise catholique et que l'épanouissement de la foi de ses membres n'est pas le fait de leur intelligence mais est l'œuvre de l'Esprit Saint. Ils ne sont que les mains de Dieu. Il est vrai que cette Eglise a fait du mal dans son histoire, en fait sûrement encore aujourd'hui et en fera toujours demain. Mais pourquoi en serait-il autrement ? Elle est composée d'hommes et de femmes, c'est-à-dire d'esclaves de la tentation du diable. Chacun de ses membres commet donc le mal et aucun ne mérite d'être sauvé. Or justement, nous ne sommes pas sauvés par mérite, mais en reconnaissant et en acceptant que Jésus est notre Sauveur.

Ainsi, vous qui maintenant connaissez cette Bonne Nouvelle, vous êtes libres de choisir entre le rôle du frère cadet ou le rôle du benjamin dans l'histoire que je vous ai racontée. Si vous choisissez le rôle du benjamin, l'Eglise catholique (c'est-à-dire universelle, je vous le rappelle) est prête à vous accueillir et à vous préparer à recevoir le baptême.

Le jugement dernier

Toutefois, je suis conscient d’un point clé. Comme au moment de la création, l'Homme reste toujours libre d'agir, puisque Dieu veut le sauver totalement et non le diminuer, sinon le diable serait vainqueur. L'Homme est donc libre de refuser la purification que lui propose Jésus pour le sauver, et ce malgré l'appel qui lui est fait de la recevoir. En cas de refus, il devra se rendre pur par ses propres moyens et être jugé pour déterminer s'il est digne d'entrer dans le Royaume de Dieu. Son juge sera Jésus. Voilà pourquoi, en promettant la possibilité d'accès au Royaume pour tous, Jésus a pris garde d'ajouter : "N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes. Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir." (Matthieu 5,17)

Voici quels sont les versets que l'on trouve dans l'Evangile (i.e. la Bonne Nouvelle) selon Saint Jean. Il s’agit, à mes yeux, de la seule chose à retenir de mon exposé, si on devait n’en retenir qu’une seule (Jean, 3,16-18 ; 5,21-29) : "Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils Unique : ainsi tout Homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.(…) Comme le Père, en effet, relève les morts et leur donne la vie, le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il veut. Car le Père ne juge personne : il a donné au Fils tout pouvoir de juger, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui ne rend pas honneur au Fils ne rend pas non plus honneur au Père, qui l'a envoyé. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole (c'est Jésus qui parle) et croit au Père qui m'a envoyé, celui-là obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car il est déjà passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient - et c'est maintenant - où les morts vont entendre la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront. Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d'avoir la vie en lui-même; et il lui a donné le pouvoir de prononcer le jugement, parce qu'il est le Fils de l'Homme. Ne soyez pas surpris : l'heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux vont entendre sa voix, et ils sortiront : ceux qui ont fait le bien, ressuscitant pour entrer dans la vie; ceux qui ont fait le mal, ressuscitant pour être jugés."

Voilà comment je traduit cela. Tout Homme qui meurt en reconnaissant Jésus comme Sauveur et acceptant de se faire purifier par Lui ne meurt pas. Il accède directement à la vraie vie, autrement dit au Paradis : "il échappe au jugement, car il est déjà passé de la mort à la vie". A ce propos, dans tous les Evangiles, il n'y a qu'une personne à qui Jésus promet le Paradis le jour même où il meurt. Qui est cette personne ? Un Apôtre ? Saint Pierre ? Sa mère, la Vierge Marie ? Marie-Madeleine, dont la vie a fortement été romancée par certains qui énoncent leur thèse comme vérité scientifique sans pourtant disposer de plus de preuve que les croyants ? Et bien, non! Cette personne est un criminel, crucifié en même temps que Jésus et placé à ses côtés. Vous avez peut-être attendu parler de cette personne sous le nom du « bon larron ». Ce pseudonyme donne l'impression qu'il s'agissait d'un farceur. Or, ne nous y trompons pas, il était condamné à la crucifixion, la peine assortie pour les crimes les plus lourds. Ce « bon larron » était peut-être un tueur et violeur multirécidiviste. Pourtant, on l'appelle « bon larron », car il semble difficile de charger la seule personne à qui la Paradis est promis immédiatement. La parole que Jésus lui a dite, et telle qu'elle est rapportée, ne souffre aucune ambiguïté : "Aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis." (Luc 23,43) Ainsi, alors que c'est l'une des personnes les plus « mauvaises » de toutes celles que l'on rencontre dans l'Evangile, c'est la seule à recevoir une promesse de salut immédiat. Et pourquoi lui en particulier ? Et bien, je vous rappelle que pour les juifs, le libérateur promis devait être fort, renverser les Romains par exemple. Ce ne pouvait donc pas être Jésus. Il s'était prétendu Sauveur, Fils de Dieu et le voilà qui meurt sur une croix ! Il mérite vraiment son châtiment. Et puis si, après tout, il était vraiment le Sauveur attendu, Dieu le sauverait, en envoyant des Anges le libérer ! Si Dieu n'intervient pas, c'est que Jésus est effectivement un imposteur. Or nous savons maintenant, qu'il fallait que Jésus meure ainsi pour libérer les Hommes du joug du diable. Dieu n’intervient donc pas ce qui, pour les juifs de l’époque, est impensable. La foule disait donc à Jésus : " Si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même !" (Luc 23,37). Un autre criminel était également présent, crucifié avec Jésus, et placé à côté de Lui, du côté opposé du « bon larron ». Ce criminel reprenait les paroles de la foule : "N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et nous aussi." (Luc 23,39) Et c'est alors que le « bon larron » a dit à ce criminel : "Tu n’as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous c’est justice, nous payons nos actes ; mais lui n’a rien fait de mal" (Luc 23, 40-41) Puis, s'adressant à Jésus, il lui dit : "Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume." (Luc 23, 42) Et c'est à ce moment que Jésus lui a répondu : "En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis." (Luc 23, 43) Que constatons-nous ? Que le « bon larron » a fait deux choses : il a d'abord reconnu Jésus comme étant vraiment Dieu qui sauve (c'est la parole qu'il adresse à l'autre criminel), puis il a accepté de se laisser sauver par Lui (c'est la parole qu'il adresse à Jésus). Nous constatons aussi que seul le « bon larron » fait cet acte de foi, voilà pourquoi il est le seul à qui Jésus promets le Paradis immédiatement.

Ainsi la croix n'est pas un symbole morbide. Elle est le rappel de la souffrance que Dieu a consenti à subir - ainsi que la Vierge Marie, qui voit son enfant mourir - pour que tous les Hommes puissent être sauvés du piège du diable et entrer dans le Royaume de Dieu. La croix est le symbole de l'amour le plus absolu qui puisse exister.

Ainsi, pour moi, tout Homme qui meurt en reconnaissant Jésus comme Sauveur et en acceptant de se faire purifier par Lui accède directement au Paradis. En fait, c'est son âme qui accède au Paradis, cette entité invisible qui est le "souffle de vie" et qui anime le corps. Que deviennent les autres âmes ? Elles meurent, tout simplement parce qu’elles ne passent pas de la mort à la vie. Pourtant, elles ne sont pas définitivement mortes. En effet, s’il le veut "le Père (…) relève les morts et leur donne la vie" et "le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il veut." Ces âmes en sursis peuvent être sauvés. En effet, "l’heure vient – et c’est maintenant – où les morts vont entendre la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront." Ainsi, les âmes qui sont mortes, entendent en permanence - on est en permanence maintenant -, Jésus les appeler à la purification. Celles qui entendent, c’est-à-dire qui acceptent, sont appelées également à la vie. Souhaitons que Dieu sois suffisemment patient, afin que toutes les Ames aient le temps de se convertir. Or cette attente va prendre fin : "l’heure vient" - mais ce n’est pas encore maintenant - "où tous ceux qui sont dans les tombeaux (…) sortiront : ceux qui ont fait le bien, ressuscitant pour entrer dans la vie ; ceux qui ont fait le mal, ressuscitant pour être jugés. "

Mon espérance est que toutes les âmes se seront converties avant le Jugement Dernier. Elles échapperaient ainsi au jugement et seraient sauvées. Il n’y a, cependant, sur ce point, aucune certitude. Gardons en mémoire que l’Homme est toujours libre. Après le Jugement Dernier, le règne de Dieu sera complètement établi. Le monde tel que nous le connaissons aura disparu. Chaque Homme qui aura été admis dans le Royaume vivra pleinement sa vie d'Homme, dans son corps d'Homme vivant et non plus comme une âme dénuée de corps. Ce phénomène s'appelle la résurrection de la chair. Mais le corps dans lequel les Hommes admis au Royaume vivront n'aura rien à voir avec le corps que nous connaissons actuellement. Ce nouveau corps s'appelle le corps glorieux. Je ne sais pas bien ce qu’il est, juste qu'il est différent de notre corps actuel. Ce constat paraît d’ailleurs logique, puisque notre corps actuel subit les conséquences du péché originel, alors que les Hommes vivant dans le Royaume en seront libérés. Les Hommes vivront ainsi dans l'amour de Dieu pour l'éternité. Le temps où l'on attend, espère et croit sera terminé, ce sera le temps où l'on aime.

La bonne nouvelle

Voici le récit de cet évènement. Parmi le peuple juif, il y avait une jeune femme vierge fiancée à un homme qui descendait du roi juif David. Notons que la prophétie prévoit justement que le libérateur doit arriver dans la maison de David. Cette femme a quelque chose de particulier : elle est parfaitement pure, elle n’est entachée par aucun faux-pas, même pas le péché originel. C’est pourquoi elle est appelée l’Immaculée Conception. Un Ange, appelé Gabriel, vient lui rendre visite. Cette femme, dont le prénom est Marie, va s'entretenir avec lui. Peut-être que Marie ne s’est pas entretenue avec lui, comme on s’entretient avec un Homme. Je veux dire peut-être que le dialogue a eu lieu dans le cœur de Marie. Peu importe. Il n’en demeure pas moins que je crois que ce dialogue a eu lieu et je crois aux paroles que je vais rapportées. "L’Ange lui dit : « (…)Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus.(…) Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ;(…) et son règne n’aura pas de fin. » Mais Marie dit à l’Ange : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? » L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c'est pourquoi l’Etre saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.(…)". Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur, qu'il m’advienne selon ta parole ! » " (Extraits de Luc 1, 30-38) Cette rencontre entre Marie et Gabriel s’appelle l’Annonciation. Je crois que cette parole s'est accomplie. Marie a eu un fils, qu'elle a appelé Jésus, c'est-à-dire "Dieu sauve".

Contrairement au récit de la création, qui n'est qu'une manière allégorique de raconter la création de l'Univers, je crois fermement en ces faits : Jésus a été conçu de l'Esprit Saint et est né de Marie, une vierge, aussi appelée Vierge Marie. Ce point est l'un des points qui pose le plus de problème aux non-croyants pour adhérer, mais aux croyants aussi. Au point, que certains croyants pensent que c'est vrai dans l'esprit même si ce n'est pas vrai dans les faits. Pour moi, ces pirouettes relèvent du mensonge. On y croit ou on y croit pas, point. Voir sur ce blog la publication intitulée "Peux-t-on croire au pied de la lettre qu'une vierge peut enfanter ?" pour avoir mon opinion sur le sujet. Celui qui fut conçu directement de l’Esprit Saint, donc de Dieu, est lui-même Dieu. Ainsi, Jésus est Dieu. Mais attention, je ne crois qu'en un seul Dieu : Père, Fils et Saint Esprit représentent la même entité, le Dieu Unique, mais qui se manifeste différemment. Et ces trois entités existaient avant que le monde ne fût créé, même si elles ne se sont manifestées que plus tard, et elles existeront toujours. Notre humanité ne nous permet d’appréhender à la fois que l'une ou l'autre de ces manifestations de Dieu. C'est un peu comme la lumière, qui est à la fois une onde et un ensemble de particules. La lumière est les deux à la fois, onde et corpuscules, et pourtant dans les expériences physiques, c'est soit le caractère ondulatoire de la lumière qui se manifeste, soit son caractère corpusculaire. Ainsi, je crois que Dieu est à la fois Père, Fils et Saint Esprit. Pour Les catholiques ceci constitue le mystère de la Sainte Trinité. Jésus ne peut alors être considéré comme un "simple" prophète. Il est Dieu qui a pris chair de notre humanité par l'intermédiaire de la Vierge Marie, l'Immaculée Conception, et qui a été conçu de l'Esprit Saint. En un mot, Jésus est Dieu fait homme.

Pour moi, Jésus joue, dans le monde, un rôle semblable à celui que joue le fils du médecin dans l'histoire que je vous ai racontée. Notre empêtrement dans le piège du diable nous empêche de nous purifier pour retourner dans le Royaume de Dieu. Cette purification est, en effet, très dure à obtenir. Jésus a dit : "Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille, qu'à un riche d'entrer dans le Royaume des Cieux." (Matthieu 19, 24). Et c'est là où je voudrais briser des idées reçues. Il règne actuellement une sorte de consensus qui affirme que, si le Paradis existe, « on ira tous » comme le dit la chanson. Certains imaginent que si Dieu existe, ils passeront une sorte d'entretien d'embauche. Ils seraient accueillis par Saint Pierre qui leur demanderait de patienter dans une salle d'attente. Ils seraient ensuite reçus par Dieu qui leur dirait : « Alors qu'as-tu fait de bien dans ta vie ? Est-ce que je dois te laisser entrer au Paradis ? » Et puis là, ils diraient : « Oh, Seigneur, je ne me suis pas toujours bien comporté, mais je n'est jamais volé. Ou alors si peu, jamais plus que quelques enveloppes timbrées ». Ou alors « Je n'ai jamais tué ». Ou bien encore « Je suis allé à la messe presque tous les dimanche ». On peut imaginer encore beaucoup d’excuses. Quoiqu'il en soit, ils concluraient par « Je n'ai pas toujours été très bien, mais enfin il existe bien pire que moi. Disons que je suis dans la bonne moyenne. » Et là, ils s'imaginent que Dieu leur répondrait « Allez, on arrivera toujours à faire quelque chose de toi. Entre donc au Paradis. » Et bien, je ne crois à un scénario comme celui-là.

Les choses sont très claires. Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut être pur, c'est-à-dire qu'il faut s'être débarrassé des conséquences de l'action du diable. Ainsi, lors de l'entrée dans le Royaume de Dieu, il sera dit : « As-tu respecté le plus grand commandement ? Est-ce que durant toute ta vie tu as aimé le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ? Et as-tu respecté le second commandement qui lui est semblable, à savoir as-tu toute ta vie aimé ton prochain comme toi-même ? (Texte des commandements d’après Matthieu 22, 37-39)» Et là, pour tous ceux pour qui la réponse à cette question sera négative, l'accès au Royaume sera refusé. Et si elle positive, on continue ainsi pour tous les commandements suivant. Mais déjà, à votre avis, combien de personnes vont pouvoir aller plus loin que la première question ? Quelle proportion ? 50% ? Avoir aimer son prochain comme soi-même ? 1% ? Toute sa vie ? 0.0001% ? Et reconnaître le visage de Dieu à travers l'amour porté à l'autre? 0.0000……. %? Sans doute une proportion inférieure à celle des chameaux pouvant passer par un trou d' aiguille.

Mais pourquoi Dieu est-il si sévère ? Il n'est pas sévère. Ce n'est pas par choix qu'il refuse l'accès à son Royaume à ceux qui ne sont pas purs, à ceux qui ne sont pas désintoxiqués du poison du diable. Il doit en être ainsi pour vivre la vie de bonheur de Dieu. Et si la réussite est si dure, c'est que l'Homme est bien faible pour se dépêtrer du piège du diable. Dans la phrase du chameau, il ne faut pas voir un jugement - l’Homme vaut encore moins qu’un chameau -, mais une constatation - votre tâche pour vous libérer est quasi-impossible -. Dieu est conscient que seul Lui est de taille à vaincre ce piège. Alors, il a fait la même chose que le fils du médecin dans l'histoire du début. Dieu a pris notre place, notre condition d'Homme, pour vaincre le piège, à notre place. C'est le mystère de la mort de Jésus sur la croix, « folie pour le juifs, scandale pour les païens » (1 Corinthiens 1, 23). Le fait que Jésus meurt crucifié n'est pas anodin. La crucifixion est un châtiment réservé à ceux qui font les fautes les plus lourdes qui soient. Le motif de la condamnation de Jésus est extrêmement grave puisqu'il s'agit du blasphème, la faute qui éloigne le plus du Royaume de Dieu. Jésus meurt chargé de tout ce qui empêche l'Homme d'atteindre l'état de pureté permettant d'entrer dans le Royaume. Tout ceci serait un échec, si Jésus n'était pas ressuscité. Or, après sa mort, Jésus s'est montré à ses amis. Il apparaissait à l'endroit où il voulait, même si le lieu en question était clos. Pour moi, la résurrection de Jésus signifie qu'il a réussi à triompher des conséquences du péché : chargé de la plus grande impureté, il a pu se rendre parfaitement pur. Ainsi, Jésus est capable de rendre pur n'importe quel Homme pour le laisser entrer dans le Royaume de Dieu. Voilà pourquoi, le message chrétien est une Bonne Nouvelle : tout Homme, sans exception, de manière universelle, peut être rendu pur et entrer dans le Royaume de Dieu.

La promesse

Le piège du diable rend l'Homme tellement faible que Dieu a décidé d'intervenir lui-même. Ainsi, je crois que Dieu est présent dans notre monde, sous une forme qui lui permet d’y circuler et d’y agir directement. Lorsque Dieu est sous cette forme, il prend le nom d'Esprit Saint. Cette entité est particulière : elle n’est ni Ange, ni entité invisible supérieure quelconque. Elle est Dieu lui-même, Dieu Unique, créateur de notre vie. Sous cette forme, il s'est adressé à quelques hommes et femmes qui se sont faits son intermédiaire. Parmi ceux-ci, certains ont eu un message important à délivrer pour aider l'Homme à se libérer du piège du diable, ce sont les prophètes. Celui que je considère comme l’un des plus grands, c'est-à-dire qui a été très proche de l'intimité de Dieu, a vécu il y a cinq mille ans environ et s'appelle Moïse. La Bible dit en parlant de Moïse "lui que Dieu connaissait face à face" (Deutéronome 34, 10). A l'époque de Moïse, les hébreux, qui sont les premiers à qui Dieu s'est adressé, étaient esclaves de Pharaon en Egypte. Avec l'aide de Dieu, Moïse les a libérés. Mais sa tâche la plus importante fut de conduire ce peuple dans le désert après sa libération d'Egypte. Il lui montra le chemin non seulement géographique mais aussi spirituel. Ainsi, Dieu lui donna dix commandements qui sont à l’origine de toute la Loi de ce peuple. Il doit les suivre tout particulièrement, car il est le peuple élu, celui choisi par Dieu pour y agir et établir un royaume parfait, puissant et stable que rien ne pourra jamais ébranler et dans lequel chaque citoyen connaîtra le bonheur. Ce peuple s'appelle le peuple juif. Pour instaurer ce royaume, Dieu a promis (par l’intermédiaire des prophètes) de donner aux juifs un roi qui permettra de le réaliser. Ce roi est attendu sous le nom d’Envoyé, autrement dit de Messie.

Pourtant, aujourd'hui, on trouve des juifs et des chrétiens. Donc être juif ou chrétien, ce n'est pas la même chose. Quelle est la différence ?

La différence vient d'événements survenus il y a deux mille ans environ. Ces évènements n’ont pas abouti à la création d’un état juif et stable pour tout les temps : l’actualité ne le montre malheureusement que trop.

Et pourtant ces évènements sont considérés par certains comme l'accomplissement de la promesse de Dieu au peuple juif : ce sont les chrétiens. En effet, notre monde est soumis au bien et au mal comme nous l’avons vu. Ce royaume parfait ne peut donc pas s’établir dans notre monde qui subit les conséquence du piège du diable. De plus si cette royauté vient du peuple juif, elle a pourtant un caractère universel – autrement dit catholique, si l’on en revient à la racine grecque du mot universel - : elle concerne tous les Hommes, qui ainsi libérés du piège du diable pourront retrouver la vie de bonheur dans le Royaume de Dieu. C’est un événement autrement plus grand que l’espérance initiale des juifs.

Le piège

Ainsi, les Hommes sont chassés de la Maison de Dieu. Quant à Lucifer, il est déchu par Dieu avec les Anges qui étaient à sa suite. Depuis cette déchéance, il est connu sous le nom de diable, c'est-à-dire celui qui divise. Tous ces anges déchus n'appartiennent plus à aucun chœur angélique : ils forment l'ensemble des démons.

Toutefois, cette situation emplit Dieu d'une tristesse inimaginable. Prenez la souffrance de parents qui perdent un de leurs enfants, vous observez là l'une des plus grandes douleurs qui puissent exister. Et bien, en chassant ses enfants de chez lui, Dieu prend le risque de les perdre tous. Aussi, son désir le plus ardent est que chacun de ses enfants puisse sortir de la tentation dans laquelle le diable les a fait tomber et retrouve sa place chez lui, dans le Royaume de Dieu. Ainsi même si Dieu chasse ses enfants, il ne les abandonne pas dans les ténèbres, à la merci du diable. Il suit chacun d'entre eux, sans exception, et ce grâce aux Anges. Je crois en effet aux Anges Gardiens : en plus des Anges qui ont une fonction prédéterminée pour l'ensemble des Hommes, chacun de nous a un Ange qui lui est attaché, depuis sa naissance sur Terre jusqu'à sa mort. Cet Ange non seulement le guide, mais le protège également des démons qui le poussent à commettre sans cesse des péchés l’éloignant de son chemin vers Dieu.

Depuis le péché originel, les Hommes souffrent des maux que Dieu a prédits. Il leur est très difficile d'échapper aux conséquences de péché originel qui, en outre, est source d’un sentiment de solitude constant. Nous avons peur, car nous pensons que nous sommes les seuls à être réellement affectés par les évènements qui nous touchent. Notre vie est notre bien le plus précieux, et nous pensons que nous ne pouvons compter que sur nous-même pour faire face à ce qui peut lui arriver : tous les autres, sans exception, ont leur propre vie qui est aussi leur bien le plus précieux. Ainsi nous sommes écrasés par un fardeau immense : le poids d'être responsable, seul, de quelque chose que nous n'avons pas demandé, notre vie sur Terre. Et encore ceci est ce qui arrive dans le meilleur des cas. Comme chacun a un bien le plus précieux qui lui est propre, il se peut que, pour améliorer la situation de son trésor, il pense être obligé de détériorer celui d'un autre, qui à ses yeux est moins précieux que le sien. Ceci entraîne toutes les formes de violence que nous connaissons et amène à des conclusions du style "L'Homme est un loup pour l'Homme". C’est ainsi que nous entrons dans un cercle vicieux de peur grandissante : sentant notre trésor le plus précieux sans cesse plus menacé, nous agissons toujours plus égoïstement. Chacun fait de même et entretien le cercle vicieux. Ainsi, comme le fait remarquer Saint Paul, "vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l’accomplir : puisque je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas" (Lettre aux Romains 7, 18-19). Tel est le piège dans lequel Lucifer nous a menés. Sa conséquence la plus désastreuse est que demeurant enfermés dans ce cercle vicieux, nous ne pouvons pas accéder au Royaume de Dieu.

Le faux-pas

Cette histoire ressemble à un conte de fées. Pourtant, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer : vous êtes appelés à vivre cette histoire. Il faut la relire en procédant à une traduction des symboles. C'est ce que nous allons faire ensemble maintenant.

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.

(première phrase de la Bible)

Je crois en un seul Dieu, le Dieu unique. C'est Dieu qui a créé l'Univers. La Bible nous fait un récit de la création du monde en sept jours. Ce récit est symbolique. Aucun catholique, hormis quelques rares fanatiques, ne rejète la création du monde comme la décrit la science. Or, ce récit est une façon poétique de dire, qu'à l’origine, c'est Dieu qui a créé l'Univers. Il n'est pas en contradiction avec la science. C'est juste un autre aspect de la question. Car, en réalité, la science ne nous dit rien d'autre que comment l'Univers a été créé. Or, dans le récit de la création, ce n'est pas le comment qui est sensé être vrai, mais c'est la cause originale. Et la cause originale, c'est Dieu. D'ailleurs, la théorie actuelle du big-bang, qui sera peut-être remplacée, un jour, par une autre, ne nous dit même pas vraiment comment l'Univers a été créé. En effet, avant le big-bang, qu’y avait-il ? Quel est le phénomène qui a déclenché le big-bang ? Et si un jour, on trouve une réponse à cette question, on pourra toujours dire, quel est le phénomène qui a déclenché le phénomène qui a déclenché le big-bang ? Et continuer ainsi sans cesse.

Je crois que Dieu aime de manière immense les Hommes (j'utiliserais le terme Homme avec un H majuscule pour signifier les êtres humains, femmes et hommes). A un point tel, que la Bible dit "Dieu créa l'Homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa" (Génèse 1,27). Ainsi Dieu est appelé par les chrétiens "Notre Père", car c'est lui qui donne la vie. Or certains disent : " mais comment, si un Dieu d'amour existe, est-il possible qu'il y ait tant de malheurs dans le monde ? Si on est cohérent avec soi-même, un tel Dieu n'existe pas !" Or, soyons cohérents justement : tout le monde connaît les histoires de paradis et d'enfer. La vie faite de malheur que nous connaissons, est compatible avec l'existence du Dieu d'amour, si nous considérons qu'il a créé un monde dans lequel le bonheur est possible en plénitude, mais que ce monde n'est pas l’univers visible dans lequel nous vivons actuellement. Mais alors, pourquoi ne vit-on pas dans ce monde de bonheur, pourquoi nous laisser souffrir sur Terre ?

Je crois que, dès l’origine, Dieu a proposé aux Hommes de vivre dans un monde où ils pourraient connaître le bonheur vrai, plein et uniquement celui-ci. Or, ce qui est le plus souvent méconnu, ou mal perçu, c'est que le récit de la création ne se limite pas au poème de la création en sept jours. En fait, l'histoire de l'Homme fait partie intégrante du processus de la création. Pour cela, l'Homme devait suivre les préceptes de Dieu. Pourquoi y avait-il des préceptes à suivre ? Pourquoi la création n'a-t-elle pas été automatique, sans question ? Parce que Dieu aime tellement sa créature, qu'il ne veut pas qu'elle soit esclave. Il l'aime tellement qu'il l’a créée presque comme son égal ("à son image"). Ainsi, il a créé l'Homme libre d'agir. Tout aurait été plus facile pour Lui si l'Homme n'avait pas été pas libre. Or Dieu n'a pas choisi la facilité, il a choisi l'amour. A partir du moment où il y a liberté d'action, il y a fin de l'automatisation. Seulement, il faut le reconnaître, l'Homme n'est pas Dieu, l'Homme ne sait rien. Une preuve de l'ignorance de l'Homme est que nous parlons actuellement de croyance. Or quand on croit, c'est qu'on ne sait pas, car quand on sait, on n'a plus besoin de croire. Ainsi, l'Homme a été créé libre d'agir. Or Dieu qui connaît tout, sait quel est le meilleur chemin pour l'Homme. Aussi, pour l'aider dans ses choix, Dieu a créé des êtres très particuliers. Ces êtres sont plus proches de Dieu que l'Homme, car ils ont une partie de son omniscience. Ainsi, Dieu respecte toujours la liberté de l'Homme mais, sans cesse, ces êtres lui soufflent la décision qu'il devrait prendre, ou parfois même corrigent ses erreurs. Ces créatures sont les Anges. L'image de l'homme efféminé et ailé, pour les Anges, est une convention. Mais les catholiques ne s'attendent pas à voir un humain asexué avec des ailes débarqué du ciel !

Pourtant, je crois aux Anges, comme entité spirituelle s'ils sont comparés aux Hommes, et comme entité matérielle s'ils sont comparés à Dieu. Ils sont invisibles et soufflent leur conseil silencieusement, sous forme d'intuition. Les Anges sont répartis en neuf sortes de castes, appelées Chœurs. Ces Chœurs sont rangés sur la ligne tendue entre Dieu et les Hommes. Les Anges sont responsables du maintien de ce lien, chacun à leur niveau, selon le Chœur auquel ils appartiennent, depuis les Chœurs des Anges et des Archanges, les plus proches des Hommes, jusqu'aux Chœurs des Chérubins et des Séraphins les plus proches de Dieu. Le plus grand de tous les Séraphins, appelé le Porteur de Lumière, c'est-à-dire Lucifer sous forme latinisée, à failli à sa mission, il a manqué sa cible, action qui se traduit par le verbe pécher. Ce verbe s'est empli de beaucoup de préjugés, de culpabilité au fil des générations, or sa signification originale est la suivante : manquer sa cible, faire un faux-pas. Pourquoi Lucifer s'est-il mis à pécher ? Je ne le sais pas et je ne sais pas non plus si quelqu’un le sait. Peut-être était-ce même nécessaire ? Toujours est-il qu'il s'est détourné de Dieu en inspirant à l'Homme d'en faire autant.

C'est cet acte qui est décrit dans l'épisode où Eve propose à Adam de goûter au fruit défendu, suite à la tentation du serpent. Là encore, aucun catholique ne croit à ces faits avec exactitude, il ne s'agit que d'une métaphore pour expliquer comment l’Homme s’est détourné de Dieu sous l'impulsion de Lucifer. Cet acte porte le nom de 'péché originel', i.e. le faux-pas qui est à l'origine de l’état dans lequel nous vivons. D'ailleurs, je souhaite apporter une précision. Dans l'imaginaire collectif, le fruit défendu est une pomme. Or, dans la métaphore utilisée dans la Bible à travers le récit d'Adam et Eve, le fruit défendu n'est pas une pomme, mais le fruit de "l'arbre de la connaissance du bien et du mal" (Génèse 2, 17). Or que signifie "connaître" ? En décortiquant ce mot, on peut dire que "connaître" signifie "naître avec". Ainsi le fruit défendu, était le fruit qui permettrait à l'homme de naître avec le bien et le mal, c’est-à-dire de vivre des chose bonnes, mais aussi, hélas, de vivre des malheurs. Sachant cela, on comprend mieux les raisons de l'interdiction. Ce n’était pas une interdiction gratuite : il y avait quelque chose que l'Homme ne devait pas faire, pour son bien, or il l'a fait. Comme dans l'histoire que je vous ai racontée. Ce n'est pas pour frustrer ses enfants d'adoption que le médecin leur interdit l'alcool. C'est parce qu'il sait que l'alcool aura des conséquences désastreuses pour eux. Ici, c'est la même chose. Mais pourquoi Dieu a-t-il créé un monde avec une telle menace ? Je sait bien justement que je ne suis qu'un Homme et non pas Dieu. Il y a des choses qui me dépassent, que je ne comprend pas, dont l'explication me reste cachée. La réponse à cette question en est une. Et c'est ainsi.

D'ailleurs, ce qui est également méconnu, c'est qu'il y a un deuxième arbre particulier : "l'arbre de vie." Quand Dieu s'est rendu compte que l'Homme avait commis l'acte fatidique, il a décidé de le chasser. Il l’a fait non par punition, mais par nécessité au vue des évènements, par crainte qu’il ne goûte aussi à ce fruit et ne vive éternellement dans l’état de souffrance dans lequel il venait d’entrer. La Bible dit "qu'il [l'Homme] n’étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours." (Genèse 3, 22) Ensuite, Dieu indique que l'Homme devra vivre en subissant des souffrances. Ces souffrances ne sont pas apocalyptiques. Ce sont les souffrances de la vie que nous connaissons. Elles sont presque anodines tellement elles nous semblent normales : obtenir son pain à la sueur de son front, enfanter dans la douleur… Là encore, ces souffrances ne sont pas une punition, mais une conséquence du péché originel. Dans l'histoire précédente, le médecin annonce des souffrances à ses enfants, or ce n'est pas lui qui leur inflige ces souffrances . Elles sont la conséquence de l’erreur commise en tombant dans l’alcool. La seule décision qu'il prend à leur égard c'est de les chasser de chez lui, pour préserver le potentiel de bonheur de sa maison. Ainsi les souffrances que nous connaissons, séparation d'avec un être cher, peur de l'avenir, maladie, conséquences des phénomènes climatologiques, des catastrophes naturelles, de la violence, guerres, perte de repères, sentiment du vivre une vie qui n'est pas pleine, qui n'est pas celle à laquelle nous pensons avoir droit, etc… découlent de la tentation de Lucifer à laquelle nous avons succombée. J'en profite pour apporter une remarque sur une phrase qui est souvent prise pour le contraire de ce qu'elle dit. Parmi les souffrances énumérées, Dieu s’adresse à la femme en lui prédisant "ton mari dominera sur toi" (Genèse 3, 16). Beaucoup utilisent cette phrase pour affirmer que la Bible prône la soumission de l’épouse à son mari, etc... Or c'est bien justement le contraire qui est dit : la soumission de l’épouse à son mari figure dans la liste au même titre que les autres souffrances. Ce phénomène, qui semblait normal à l'époque, est décrit comme une souffrance, c'est-à-dire quelque chose d'anormal, quelque chose qui existe, mais qui ne devrait pas. Justement, la Bible est très en avance sur son temps : il y a plusieurs millénaires de cela, en pleine société patriarcale, des hommes inspirés ont écrits que la soumission de la femme à son mari était une souffrance, donc quelque chose d'inacceptable.

Pour commencer une histoire...

J'ai un ami. Cet ami est quelqu'un que j’apprécie énormément. Avec lui, je me sens bien, serein, car il est lui-même très paisible. Toutefois, il affiche en évidence, au milieu de son mur, la photo d'un foie tout sanguinolent et atteint de cirrhose. Intrigué par cette attitude tout en contraste avec ce qu'il dégage, je ne puis m'empêcher de lui demander les raisons de cette mise en scène macabre dans sa demeure. Il m'a alors raconté l'histoire de sa vie.

Il est le dernier garçon d'une famille composée de trois frères et une sœur. Cette fratrie orpheline était réfugiée dans un hospice d'Irak au milieu des bombardements. Sa chance fut qu'un membre de "Médecins Sans Frontières" s'intéressa à elle. Ce médecin décida de faire plus que de soulager temporairement des vies, mais d'en sauver définitivement quelques-unes. Celles-ci seraient privilégiées, par rapport aux autres, c'est sûr. Mais ce n'était pas une raison pour ne rien faire. Alors, il décida d'adopter cette famille. Il était jeune et célibataire. Il pris la décision de fonder sa maison sans prendre d’épouse pour pouvoir se consacrer totalement à la construction de ses protégés.

Il les amena chez lui, les chérit et les laissa grandir dans un climat d'amour. Ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient et de s’épanouir pleinement. Ils n'avaient qu’une seule interdiction : "Ne vivez pas l'expérience des sensations procurées par une bonne dose d'alcool, car avec ce que vous avez vécu vous échoueriez sûrement dans votre construction".

Ce médecin était à la tête d'un cabinet de renom. Il était très aimé pour tout ce qu'il faisait. Son bras droit, confrère extrêmement compétent, fut malheureusement un jour pris de jalousie. Il sentait que sa vie était vide par rapport à celle de son patron. Au lieu de se réjouir avec lui du sauvetage qui prenait forme au fil des années, il alla trouvé mon ami et lui dit : "Alors, vous n'êtes pas libre de faire ce que vous voulez." Mon ami répliqua : "Si, nous devons juste éviter d’oublier notre passé en recourant systématiquement à l'alcool. Sinon, notre construction échouerait sûrement." Alors le bras droit répliqua : "Pas du tout. En fait, votre père adoptif profite de vos peurs enfouies pour que vous restiez sous sa coupe. Il sait qu'en vous habituant à l'alcool vous trouverez enfin le courage pour avancer comme vous voulez vraiment. Vos peurs disparaîtront réellement. Là, vous serez vraiment libres. S’il ne veut pas que vous ayez recours à ce moyen, c’est pour vous garder bien à lui. Appelle tes frères, je vais vous procurer de l'alcool chaque jour. Vous allez connaître la liberté." Mon ami parla de ce projet à ses frères et tous se réunirent chaque jour pour boire pendant des heures avant que leur père ne rentre à la maison.

Au bout de plusieurs mois, ils firent moins attention et leur père rentra au cours d’une de leurs beuveries. Alors tous allèrent se cacher. Le médecin dit : "Où êtes vous ? Pourquoi vous cachez-vous ?" Il fouilla la maison pièce après pièce jusqu'à les trouver. Les voyant, il comprit ce qui se passait et dit : "Qui vous a entraîné ?" L'aîné dit :"C'est notre petit frère qui a eu l'idée". Alors se tournant vers le benjamin, le médecin dit : "Qu'as-tu donc fait à tes frères ?". Mon ami répliqua : "C'est ton bras droit. Il m'a dit que tu ne voulais pas que nous touchions à l'alcool pour nous garder sous ta coupe, tandis qu'en découvrant les effets de l'alcool à haute dose nous deviendrions réellement libres et forts." Alors le médecin déclara : "Je vais vous dire ce qui va se passer maintenant, vous n'allez plus pouvoir vous passer de ce sentiment de supériorité, de puissance que vous ressentez actuellement. Dès que les effets de l'alcool seront passés, vos peurs, vos traumatismes ressortiront encore plus fort. Alors vous ne pourrez vous empêcher d'en reprendre pour les effacer à nouveau. Et plus cela ira, plus il vous faudra en prendre, jusqu'au point où cela ne vous fera même plus de bien, mais où, sans alcool, vous vous sentirez encore plus mal. Vous ne penserez plus qu'à ça. Vous oscillerez entre vos traumatismes qui ressortiront et votre obsession de trouver une goutte d'alcool. Et vous ne connaîtrez alors plus le repos. Vous serez isolés, les gens se détourneront de vous. En plus de la souffrance morale, vous allez connaître la souffrance physique. Votre corps va se détruire sous l'effet de l'alcool. Vous mourrez lentement dans d’horribles souffrances. Et toi, mon bras droit, je ne veux plus te voir. Mais je ne te renvois pas seulement de mon service. Parce que tu as détruit sciemment des vies, je vais te faire rayer de l'ordre des médecins." Puis le médecin se dit : "Maintenant que le poison de la destruction coule dans les veines de mes enfants, je vais devoir les envoyer en pension loin d'ici et plus tard empêcher qu'ils ne reviennent de peur qu'ils détruisent le climat que j'ai réussi à instaurer." Et il pris ses dispositions pour les chasser de chez lui dans l'heure qui suivit.

Cette décision fut dure pour mon ami et sa famille, mais elle fut beaucoup plus dure pour le médecin car il les aimait tous énormément. Ils étaient ses enfants. Mais quand on aime vraiment quelqu'un, on prend la décision qu'on juge être la meilleure pour lui et non pas celle qui nous fait le plus plaisir. Et là, il pensait que c'était la meilleure décision. Cette décision était accompagnée d'une autre qu'il ne communiqua pas à la famille déchue : il observerait chacun de leurs faits et gestes en envoyant de ses employés que la fratrie ne connaissait pas. Ainsi, il saurait les trouver pour agir quand il le voudrait.

Pour ses enfants d'adoption, la situation devint celle que le médecin avait prédite. Les frères furent de plus en plus rongés par l'alcool. Ils tentèrent tous d'en sortir plusieurs fois à l'aide de cures. Mais n'ayant personne qui les aimaient (hormis leur père adoptif qui décidait de ne pas agir encore), ils rechutèrent encore plus fortement. Et rapidement, en plus de leur personnalité, les corps physiques se détruisirent. Leurs foies furent atteints de cirrhose. Seule leur sœur qui n'avait jamais touché à une goutte d’alcool était en bonne santé. La décision de la renvoyer également pour souffrir avec ces frères est injuste, mais le père fit cela sciemment, car il savait qu'elle était prête à souffrir pour les sauver. Car il savait que le sauvetage passerait par elle. Comme elle n'était pas piégée par l'alcool, elle serait le seul contact fiable qu'il aurait lorsqu'il déciderait de se rapprocher de ses enfants.

Pendant toutes ses années d'observation, il ne resta pas spectateur inactif de la déchéance de sa famille. Il entreprit de se former à la spécialité d'hépatologie. Il pourrait ainsi intervenir lui-même pour sauver ses enfants au moment qu'il jugerait le plus opportun pour qu'ils ouvrent réellement les yeux, qu'ils sortent de l'alcool et qu'ils ne rechutent plus. A ce moment là, il pourrait vivre à nouveau avec eux.

Ainsi, un jour, un employé du médecin alla trouver la sœur et lui dit : "Je suis un employé de ton père adoptif. Depuis votre renvoi de sa maison, il n'a cessé de vous observer, toi et tes frères. Il sait que tu lui es restée fidèle et qu'il peut te faire confiance. Il sait comment sauver tes frères non seulement physiquement, mais aussi moralement. Seulement, pour faire cela, tu devras souffrir de la plus grande souffrance qui existe au monde pour une femme. Il te demande d'avoir un enfant, que tu l'élèves selon ses directives, afin qu'il aime énormément tes frères jusqu'à ce qu'il n'ait d'autre objectif dans sa vie que de les sauver. Ainsi ton enfant ne sera pas à toi, mais sera au service de tes frères." La sœur répondit : "Mais je ne connais aucun homme autour de moi qui ne sois digne d'une telle confiance. Mes fréquentations se limitent aux amis de mes frères. Je me vois mal avoir comme père de mon enfant un alcoolique. Non pas parce qu'ils sont plus mauvais que quelqu'un en bonne santé. Au contraire, ils souffrent encore plus. Ils sont esclaves de l'alcool et c’est sous son effet qu’ils font le mal qu'ils ne veulent pas faire et qu’ils n'arrivent pas à faire le bien qu'ils voudraient faire. Malheureusement cet esclavage rend l'éducation de mon enfant selon les directives de mon père impossible." Alors l'employé répondit : "Tu n'auras pas à avoir une relation avec un alcoolique. Ton père s'est servi de ses relations auprès des différents ministères pour se créer une seconde identité. De plus avec des heures de maquillage, en utilisant les techniques utilisées au cinéma, il est méconnaissable. Ainsi, c'est sous l’identité de Mister Hide qu'il circule déjà parmi vous, sans que vous le remarquiez. C'est lui qui viendra te voir discrètement sous cette forme. Ton enfant sera de lui. Comme ce sera réellement son enfant, la chair de sa chair, le sang de son sang, il mettra tout son amour en lui. Et pourtant, il est prêt à ce qu'il sacrifie sa vie pour sauver ses enfants d'adoption. Seulement, il ne le forcera pas. Mais il sera constamment à ses côtés sous cette identité cachée qui lui permet de circuler parmi vous. Il l'éduquera pour lui faire vivre l'expérience de l'amour. Ceci afin qu'il aime tes frères sans compter et qu'il se consacre à les sauver. Pour qu'il donne le plus grand amour, il devra recevoir le plus grand amour. Et c'est bien le plus grand amour qu'il devra donner, car il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime." Alors la sœur de mon ami répondit : "J'ai confiance en mon père adoptif, qu'il vienne, je lui donnerai un enfant." Et le médecin vint, et neuf mois plus tard un jeune garçon naquit.

Cet enfant fut éduqué selon les préceptes du médecin qui était constamment présent sous son identité de Mister Hide. Son fils reçut le plus grand amour, apprit le plan de son père et l'accepta. Jeune homme, il alla trouver ses oncles qui étaient à un stade très avancé de cirrhose.

Il voulut rendre visite à l'aîné, mais celui-ci avait rompu les ponts depuis bien longtemps avec sa sœur. Il ne voulait plus lui parler, car il lui semblait qu'avec son air de "moi je n'ai jamais goûté à l'alcool", elle voulait lui faire la morale. Il ne voulut plus rien savoir. Il n’était pas question de voir en plus son neveu qui était encore plus moralisateur que sa sœur, d'après ce que lui avaient dit ses frères. Non, il ne le verrait pas. Aujourd'hui, il est à l'article de la mort.

Il alla trouver le cadet. Ce dernier le reçut et apprit le plan de son père adoptif. Mais il ne put croire qu'il était possible que quelqu'un ait autant d'amour dans le monde. Non c'était un canular ! Ce n’était pas vrai ! Déjà que sa vie était dure, qu'il faisait rechute sur rechute après les cures, voilà que sa sœur venait se foutre de lui, en envoyant son neveu raconter vraiment n'importe quoi. Elle se moquait de lui. Elle le narguait. Il renvoya son neveu. Aujourd'hui, lui aussi est à l'article de la mort.

Enfin, il alla trouver le benjamin, celui par qui la déchéance était arrivée dans la famille. Il lui exposa le plan de son père : "Comme je suis né d'un homme et d'une femme qui n'ont jamais succombé à l'alcool, j'ai un foie très sain, sans aucune malformation. Et si j'étais à ta place, je pourrais guérir. Comme je suis ton neveu, mon foie est compatible avec le tien. Notre père s'est spécialisé dans l'hépatologie. Il est capable de transférer nos deux foies, moi je prends ton foie malade et toi tu prends mon foie sain. Ainsi, tu es sauvé. Et moi, je fais confiance à mon père pour qu'il me guérisse. Tu es tellement imbibé par l'alcool qu'il ne peut te guérir. C'est pourquoi ta seule chance est de recevoir un foie sain. Mais moi qui suis sain, je suis prêt à faire l'échange, car mon père a promis qu'il me guérirait, et il le fera. Au départ, je devais subir cette opération trois fois, pour chacun de vous, les uns après les autres. Prendre votre foie malade en vous donnant mon foie sain. Guérir le foie malade que j'avais reçu et recommencer l'opération avec le suivant. Vous étiez tous appelés à être sauvés. Toutefois, tes frères ont refusés. Tu es libre de refuser, si tu penses pouvoir guérir seul. Fais ton choix."

Alors, mon ami vit à quel point il était aimé et il dit : "Que notre père est infiniment bon. Il ne nous a pas chassé par punition, mais par nécessité. Notre vie fut une vie de souffrance pour n'avoir pas suivi ses chemins et pourtant il est prêt à sacrifier son fils pour que nous soyons guéris et que nous vivions, même moi qui ait amené la déchéance dans sa famille. Si je guéris, devant tant d'amour, je ne pourrai plus replonger dans l'alcool. Et pour guérir, je reconnais que ma seule chance passe par le don d'un foie sain, maintenant. Alors, je ne vais pas faire preuve d'orgueil, comme lorsque j'ai écouté l'ancien bras droit de notre père. Je vais être suffisamment humble, car seul une humilité extrême permet d'accepter un tel cadeau. Dis à notre père qu'il peut procéder à l'opération."

L'opération eu lieu immédiatement. A la demande de mon ami, une photo de son foie malade fut prise avant d'être greffé sur son neveu. Il voulait se rappeler toujours le chemin d’amour qui l’avait rendu à la vie. Avec son foie sain, il fut guéri. Etant comblé d'amour et retrouvant une vie qu'il n'avait plus ressentie depuis bien des décennies, il ne fut même pas tenté de retoucher à l'alcool. Il était sauvé sur tous les plans.

Quant à son neveu, il endura les souffrances d'un alcoolique, lui qui n'avait jamais touché à l'alcool. Mais il put guérir grâce aux soins de son père. Trois mois plus tard, il était sur pieds.

Maintenant, mon ami vit heureux avec son père, son sauveur et sa sœur. Mais pour que leur bonheur soit vraiment complet, il faudrait que ses frères soient sauvés également. Heureusement, ils ne sont pas encore morts, même si cet instant est imminent. L'espoir de la famille réunifiée réside dans le fait qu'ils acceptent d’être sauvés. Il ne sera jamais trop tard, car s'ils acceptent ils recevront un foie parfaitement sain.

Ainsi, maintenant que je connais cette histoire, je sais que cette photo est tout le contraire d'une mise en scène morbide : c'est le seul symbole possible pour exprimer toutes les facettes du plus grand don d'amour dont je n'ai jamais attendu parler.