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vendredi 29 octobre 2010

L'art de prier 18

Étais-je loin de la terre promise ? Étais-je dans le désert ou étais-je déjà arrivé ? Je me pose encore la question. Je n'étais certainement pas en terre promise. Je ne suis encore pas. Nous y serons après notre mort, non ? De toute façon, je ne sais pas si je souhaite arriver. Y arriver oui, je le veux de toute ma chair. C'est d'arriver que je ne veux pas, c'est d'y que je désire plus que tout. Une fois arrivé, que me restera-t-il à vivre ? Or c'est bien vivre que je désire. Et si ce lieu, était justement un voyage perpétuel, une croissance infinie, une compréhension toujours plus grande, une recherche mêlant à la fois la joie d'avoir trouvé et la joie de savoir que le voyage est à faire. Vivre n'est-il pas mouvement ? Arriver est-il synonyme de mort ? Et si partir c'est mourir un peu, c'est mourir pour celui qui reste, pas pour celui qui part.

Tenais-je enfin la prière idéale ? Non, je ne le veux pas. Cela voudrait dire que je suis arrivé, que je suis mort. J'ai eu tant de joie à tâtonner, à faire évoluer ma prière que je voudrais encore et encore la faire évoluer, qu'elle soit chaque jour plus belle. Oui, ce serait cela ma joie. Pas une belle prière, pas une belle relation à Dieux : une relation, une prière de plus en plus belle chaque jour avec la joie de savoir que je suis comme vierge, que j'ai tout à regagner. La joie de vivre chaque jour une victoire. Point de mire difficile, car si je vis chaque jour une victoire, je vis aussi un combat chaque jour. Mais ne pas le vivre c'est mourir car rester sur place. Et là, l'Art s'adresse à moi à travers les béatitudes :


En marche ceux qui ont une âme de pauvre ! Oui, le Royaume des Cieux est à eux !
En marche les doux ! Oui, ils possèderont la terre !
En marche les affligés ! Oui, ils seront consolés !
En marche les affamés et assoiffés de la justice ! Oui, ils seront rassasiés !
En marche les miséricordieux ! Oui, ils obtiendront miséricorde !
En marche les cœurs purs ! Oui, ils verront Dieux !
En marche les artisans de paix ! Oui, ils seront appelés fils de Dieu !
En marche les persécutés pour la justice ! Oui, le Royaume des Cieux est à eux !
En marche quand on vous insultera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi. Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux : c'est bien ainsi qu'on a persécuté les prophètes, vos devanciers.


En marche, en marche, en marche, et les béatitudes réintègrent ma prière. Bien différemment qu'au départ (cf. L'art de prier 2). En marche, Ludovic, en marche "Notre Père qui est au cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel." En marche, en marche, en marche...

lundi 11 octobre 2010

L'art de prier 17

Dans ce désert, ce fut d'abord la solitude. La solitude spirituelle. Pour ne pas aller contre la volonté de Dieux, je ne voulais plus prier. Seulement "Que ta volonté soit faite." Moi qui refusait de dire cette phrase, c'était désormais ma seule prière "Que ta volonté soit faite." Et encore, pour éviter d'"interférer", de parasiter la pureté du message, autant ne plus prier. Ne plus prier en se disant que c'est la meilleure façon que la volonté de Dieux se fasse.

Oui mais je me sentais seul, vidé. En ne priant plus, mon désert ressemblais plus à une plaine morne Tarn-et-garonnaise sous une chape grise et uniforme de nuage bas de mois de novembre qu'aucun soleil ne semble jamais pouvoir percer un jour qu'au Sahara baigné de soleil. Chaque jour de non-prière était un pas de plus vers la dévitalisation totale. Oui, en ne priant plus, je me rendais compte à quel point la prière était vitale pour moi, à quelle point elle était mon souffle nécessaire à ma vie aussi important que l'air. En Egypte, quand j'imposais ma volonté dans la prière, j'étais heureux et je croyais faussement que ma joie venait du fait que je pouvais tout obtenir par la prière. Je croyais que j'étais heureux car riche. Il y en a qui sont riche en argent. Moi j'étais riche en foi. Or, je me rendais compte que ma joie venait en fait de l'acte de prier lui-même et non du résultat obtenu. D'ailleurs, si mes prières étaient exaucées s'était souvent après des mois de persévérance - mais non laborieux la prière étant exquise - et avec des conséquences fâcheuses imprévues (cf. L'art de prier 15). Mon sentiment d'une vie pleine se trouvait dans ma relation avec Dieux dans la prière. Maintenant que je ne priais plus, je redevenais le mort-vivant que j'étais avant de prier. Seulement, n'ayant jamais vécu à cette époque dans la prière et donc n'ayant jamais atteint la vitalité vécue dans la prière, je l'ignorais. Maintenant, je m'en rendais compte. Il fallait donc que je prie pour vivre car désormais je le savais, la prière c'est la vie.

Mais quoi prier puisque de toute façon je ne veux rien d'autre que la volonté de Dieux ? Et alors, une quatrième intuition m'est venue : "Ludovic, pourquoi toujours te mettre dans une relation d'utilité ? Faire ceci en vue de cela et ne pas faire ceci car cela ne sert à rien ? Et pourquoi ne prierai-tu pas gratuitement ?"/ Je me suis dis : "Oui, c'est la seule solution, le seul chemin possible pour sortir du désert : pour vivre j'ai besoin de prier, pour respecter Dieux je ne peux imposer ma volonté. Il n'y a qu'à se placer en face de Dieux pour le plaisir, le joie, le bonheur d'être en face de Dieux. Les hébreux du Sinaï avait peur de voir Dieux sous peine de mourir. Moi, à défaut de voir Dieux - s'il ne veut pas se montrer à moi telle est sa volonté - je vais mettre le plus possible en face de lui, autant qu'il le veut bien, pour vivre." Je me suis dis c'est cela le premier commandement : "Tu adoreras Dieu seul de tout ton corps, de toute ton âme, de toute ton intelligence." Le plus possible se mettre en face de Lui, gratuitement. Je me suis dis : "c'est cela la sanctification du Nom de Dieux." Et j'ai pu prier sincèrement : "Notre Père qui est au cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel."

Et, sans le savoir à l'époque, je suis entré dans une démarche décrite par les Pères Neptiques : la démarche de la prière perpétuelle.

Le désert est désormais baigné de soleil et contient de nombreuses et belles oasis. Mais je ne peux pas dire que nous sommes en terre promise, car le combat spirituel fait rage plus que jamais à partir de cette étape. C'est de tout cela que je vais vous parler par la suite, de la beauté de la lumière du désert et de ses oasis et de l'âpreté du combat spirituel.

Que Dieux vous bénisse.

dimanche 10 octobre 2010

L'art de prier 16

A partir de ce moment, je suis vraiment entré, je pense dans le combat spirituel. Je ne sais pas si vous voyez toutes les forces à l'œuvre. J'ai basculé dans un monde moins facile. Je suis entré au désert. Je m'explique. Avant, par la force de ma foi, je créais ce que je voulais. Lorsque je parle de cette période, je dis que j'étais en Egypte. Pays d'abondance, de fertilité, mais pays de non-respect du seul vrai Dieux (cf. L'art de prier 14 et 15). Mais à partir de ce moment tout est différent. Je prie pour obtenir quelque chose. Et si Dieux ne voulait pas de cette chose-là. Je le sais, je l'ai vécu, y compris dans un but purement calculateur à la limite, la volonté de Dieux vaut mieux que le mienne. Et donc, en même temps que je prie, je doute. Et il m'est fait selon ma foi. Je doute, je n'obtiens plus rien. C'est le désert. Comme si Satan avait réussi son coup (cf. L'art de prier 10, 11 et 12). Mais contrairement au piège de Satan, où l'on doute par défiance vis-à-vis de la bonté de Dieux, l'on doute par confiance en la bonté de Dieux qui est la seule capable de produire la vraie B(on)(eau)té. Ainsi, dans ce désert, je suis tiraillé entre la certitude que je peux tout et l'inconnaissance de ce que je dois faire. J'aimerais crevé cette inconnaissance, mais dois-je le faire ? Est-ce la volonté de Dieux ? Je doute de le demander. Et désormais, je ne suis plus en Egypte où tout était facile d'une certaine façon. Je suis en proie à toutes sortes de forces contradictoires. Par respect de Dieux. Dois-je rester ainsi dans ce statu-quo ? Est-ce la volonté de Dieux ? Non, ce serait intérêt mes talents. Ce serait aller au désert pour y mourir sans aller vers la terre promise. Ce serait rester sur la croix pour y mourir sans aller vers la vie éternelle. Ce tiraillement, cet obscurité, ce doute stérile, tout cela constitue mon désert, tout cela constitue mon combat spirituel. C'est de cela que je vais parler, car cette marche au désert affine la prière. Car il y a une chose à laquelle je crois encore car je crois qu'elle est dans la volonté de Dieux, c'est que j'atteigne cette terre promise.

L'art de prier 15

Troisième intuition : au cours de mes différentes prières, j'ai pu observé un phénomène assez étrange. Avec la foi, on peut tout obtenir, mais pas forcément le meilleur pour nous. Je ne vais pas énumérer tous les exemples. Le plus parlant et le plus marquant est que j'ai demandé un certain poste professionnel (ni pour la gloire ou l'argent, ça c'est déjà dépassé cf. L'art de prier 14, mais pour l'intérêt qu'il représentait à mes yeux). Je l'ai eu... avec du harcélement moral en prime. Sans atteindre les extrémités de cet exemple, j'ai constaté cela maintes et maintes fois. Pour chaque prière, une réponse à celle-ci mais avec le besoin impérieux d'en faire une autre pour écarter un fléau apporter à la réponse précédente. Et ma prière ne devenait plus qu'énergie dépensée pour lutter contre toutes ces conséquences fâcheuses, crées par moi finalement. Non voulues par moi, mais tout de même créées par moi. Et j'ai eu l'intuition que Dieux me disait : "Ludovic, crois-tu savoir suffisamment de choses pour savoir ce qu'il faut pour ton bonheur. Ne penses-tu pas que tu ne vois pas plus loin qu'un coup. Et surtout, te crois-tu meilleur que moi pour savoir ce qu'il te faut à toi et au monde ?"

J'ai eu l'intuition qu'imposer sa volonté à Dieux - qu'il respecte toujours, j'en ai fais l'expérience. Faite avec foi, il n'y a pas une seule prière qui reste sans réponse - était un blasphème. En effet, c'est dire, je sais mieux que toi comment marche le monde. Comme toujours, tant qu'on a pas conscience, ce n'est pas un blasphème, mais dés que oui, il faut arrêter. Attention, il ne faut pas arrêter de prier, il faut arrêter d'aller contre la volonté de Dieux en souhaitant dans sa prière qu'au final ce soit la volonté de Dieux qui l'emporte. Mais cela reste une intuition.

Sur la base de cette troisième intuition, j'ai pu prier sincèrement : "Notre Père qui est au cieux, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour et pardonne-nous nos offenses même si nous ne pardonnons pas à ceux qui nous ont offensés."