! Avertissement !

Bon grain et ivraie
Dans ce blog tu trouveras
Entends [IHVH] t'inspirer.

! Avertissement !


mercredi 14 juillet 2010

L'art de prier 7

Voici d'autres passages du sermon sur la montagne qui évite le décalage entre le cœur exprimant la foi et la bouche exprimant la pensée consciente. Vous allez voir, c'est précepte sont souvent vu comme des obligations morales, comme un effort à accomplir vis-à_vis des autres. Or dans votre intérêt à avoir une foi pure et saine (n'oubliez pas "il vous est fait selon votre foi"), ces conseils sont utiles.

"Vous avez entendu qu'il a été dit aux ancêtres : Tu ne tueras point ; et si quelqu'un tue, il en répondra au tribunal. Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal : mais s'il dit à son frère : "Crétin !", il en répondra an Sanhédrin ; et s'il lui dit : "Renégat !", il en répondra dans la géhenne de feu." (Mt 5, 21 - 22)

Traiter quelqu'un de crétin serait donc plus grave que le tuer ! Pour vous, oui. Car si vous entretenez des pensées de colère dans votre cœur, votre foi est colère et il vous est fait selon votre foi. Il vaut mieux se réconcilier et traiter à l'amiable la cause de dispute avec son frère.

Autre passage : "Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite, pour que les hommes voient bien qu'ils jeûnent. En vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra." (Mt 6, 16-18)

Quelqu'un qui prie ou fait une action religieuse pour se faire remarquer a en fait dans son cœur la pensée suivante : "Que les hommes voient à quel point je suis un type saint." Peu importe ce que dise les lèvres. Nous sommes en pleine hypocrisie. Et comme nous l'avons vu depuis le début : hypocrisie = ça sent le roussi. Effectivement c'est mal barré pour cet homme. En effet, comme vous commencez sûrement à en avoir l'habitude : "il vous est fait selon votre foi." Et quelle est la foi de cet homme : "que les hommes me jugent encore et encore et toujours." Cet homme vivra en permanence dans la peur de mal faire, dans la peur d'être mal vu, dans la peur d'être déshonoré. Et comme il lui est fait selon sa foi, il y aura de plus en plus de personnes qui le harcèleront. En fait, par cette attitude il offre son intimité à n'importe qui. Il se prostitue. Il permet à son sanctuaire intérieur de se laisser bafouer, envahir, piétiner. Et il serait loin d'être heureux en paix. J'en sais quelque chose, je suis passé par là. Pas sur le plan religieux, c'était sur le plan professionnel où je priais pour que tout le monde dans mon travail voit à quel point j'étais un type génial. Mais au final, le résultat est le même. Il m'a été fait selon ma foi. J'ai été harcelé. Et cela a cessé lorsque j'ai compris que le problème n'était pas les autres mais moi. Tant que je me "prostituais" à eux, ils pouvait me violer. J'étais harcelé car harcelable. C'était même pire : par ma prière je criais à mes collègues : "Harcelez-moi !" Mais là nous entrons déjà dans mon parcours personnel sur ma façon de pratiquer l'art de la prière. Parcours dont je vais maintenant parler car je pense que vous avez compris maintenant quelle est ma vision de la prière et qu'il est temps d'y arriver.

Dans ce parcours, je tenterais de dire tout depuis mes débuts aux prières peu louables jusqu'à ce passage étrange qui sonne faux au milieu du sermon sur la montagne, ce passage qui semble casser la belle logique de ce sermon, ce passage qui est le Notre Père, ce passage qui en est vraiment un. Après dix ans à errer à travers les passages du sermon sur la montagne, je crois que le but de ce sermon est bien de nous amener à ce passage qu'est le "Notre Père". Il m'a fallu dix ans pour accepter à l'emprunter, mais maintenant je m'y jette corps, âme et esprit. Et je veux vous en parler car j'ose le dire : grâce à ce passage je vis déjà un peu dans le royaume de Dieux.

dimanche 4 juillet 2010

L'art de prier 6

Voyons maintenant un autre extrait du sermon sur la montagne : "Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. N'allez pas faire comme eux ; car votre Père sait bien ce qu'il vous faut, avant que vous le lui demandiez." (Mt 6, 7-8)

Voilà un passage plus difficile. N'est-il pas en contradiction avec ce qui a été vu précédemment, à savoir que la cause de tout c'est l'idée entretenue dans l'esprit ? Et là, l'Art nous recommandent de ne pas "rabâchez". Autrement dit de ne pas entretenir l'idée. La loi de cause à effet de la prière ne tiendrait-t-elle que dans certains cas ? En fait si. Elle tient. Et même très bien. Toujours et partout. Ce que nous dit l'Art c'est qu'il ne faut pas entretenir l'idée "dans nos prières". Autrement dit, à partir du moment où nous avons la connaissance de cette loi libératrice merveilleuse du monde "il vous est fait selon votre foi", nous ne devons pas volontairement entretenir l'idée de ce que nous cherchons dans le but qu'il nous soit fait selon notre foi. Pourquoi ? Rappelez-vous, au début de cette série d'articles, je vous ai dit que ce qu'il arrivait c'était ce qui était réellement pensé dans le cœur et non ce que les lèvres murmurent. Car la voilà notre foi : notre foi c'est l'ensemble des pensées de notre cœur et non pas nos pensées conscientes qui risquent de ne pas être ajustées à notre cœur. Or pour quelqu'un qui rabâche dans la prière, que dit son cœur ? Il dit : "Cette chose je ne l'ai pas." Et ben oui ! Si vous l'aviez, vous ne la demanderiez pas ! Et comme il vous est fait selon votre foi... pas besoin de vous faire un tableau. Pour les sceptiques, un petite expérience que nous avons tous faite et que nous referons encore tous sûrement. Quand vous avez perdu un objet et que vous le cherchez, vous ne le trouvez pas. Plus tard, il vient à vous alors que vous n'y pensez plus. Pourquoi ? Tant que vous le cherchez, la pensée de votre cœur est : "Cet objet me manque." Et comme il vous est fait selon votre foi. Et quand vous n'y pensez plus ? Nous abordons ici une seconde loi de la nature. "Votre Père sait bien ce qu'il vous faut, avant que vous le lui demandiez." Naturellement l'objet perdu vient vers vous sans faire le moindre effort car vous en avez besoin. Cette seconde loi est comme la première, comme pour toutes les lois physiques, elle s'applique aussi bien pour les bons et pour les méchants. Là seule chose qui peut la perturber, est la première loi, qui est prioritaire en quelque sorte : "il vous est fait selon votre foi." Donc si votre foi est qu'il vous manque ce dont vous avez besoin, ce besoin vous manquera. Rien de magique là-dedans, que de la logique élémentaire.

Ainsi, bien prier n'est pas si simple. Pas parce que c'est compliqué, mais parce qu'il y a un ennemi. Je crois qu'il apparaît clair à tous à ce stade que cet ennemi est tout ce qui sème à notre insu dans notre cœur des pensées contraire à nos besoins pour être pleinement vivant.

Voyez comment sans faire de théologie, mais uniquement à partir de notre désir élémentaire de vie, nous en sommes venu à découvrir l'ennemi de ce monde. Vous comprenez pourquoi quelqu'un qui demande la santé dans la prière continue d'être malade. Non pas qu'il ne lui soit pas fait selon sa foi, mais parce qu'un ennemi perverti sa foi. Et moi-même si je suis exaucé des fois, j'ai d'autre prières sans réponse. Je sais que je ne fais pas ce qu'il faut pour (en particulier je rabâche, je sais qu'il ne faut pas, mais je ne peux pas m'y empêcher.) Voilà l'œuvre de notre ennemi. Et dans le sermon sur la montagne, l'Art donne des préceptes pour éviter d'avoir un cœur déphasé de la bouche, des préceptes pour déjouer les pièges de l'ennemi. Ne pas rabâchez en est un. Nous venons de voir pourquoi. Nous allons continuer notre cheminement en voyant d'autres préceptes exposés dans ce sermon sur la montagne pour éviter cette hypocrisie cause de tous nos maux.