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Bon grain et ivraie
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dimanche 11 février 2007

Pour commencer une histoire...

J'ai un ami. Cet ami est quelqu'un que j’apprécie énormément. Avec lui, je me sens bien, serein, car il est lui-même très paisible. Toutefois, il affiche en évidence, au milieu de son mur, la photo d'un foie tout sanguinolent et atteint de cirrhose. Intrigué par cette attitude tout en contraste avec ce qu'il dégage, je ne puis m'empêcher de lui demander les raisons de cette mise en scène macabre dans sa demeure. Il m'a alors raconté l'histoire de sa vie.

Il est le dernier garçon d'une famille composée de trois frères et une sœur. Cette fratrie orpheline était réfugiée dans un hospice d'Irak au milieu des bombardements. Sa chance fut qu'un membre de "Médecins Sans Frontières" s'intéressa à elle. Ce médecin décida de faire plus que de soulager temporairement des vies, mais d'en sauver définitivement quelques-unes. Celles-ci seraient privilégiées, par rapport aux autres, c'est sûr. Mais ce n'était pas une raison pour ne rien faire. Alors, il décida d'adopter cette famille. Il était jeune et célibataire. Il pris la décision de fonder sa maison sans prendre d’épouse pour pouvoir se consacrer totalement à la construction de ses protégés.

Il les amena chez lui, les chérit et les laissa grandir dans un climat d'amour. Ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient et de s’épanouir pleinement. Ils n'avaient qu’une seule interdiction : "Ne vivez pas l'expérience des sensations procurées par une bonne dose d'alcool, car avec ce que vous avez vécu vous échoueriez sûrement dans votre construction".

Ce médecin était à la tête d'un cabinet de renom. Il était très aimé pour tout ce qu'il faisait. Son bras droit, confrère extrêmement compétent, fut malheureusement un jour pris de jalousie. Il sentait que sa vie était vide par rapport à celle de son patron. Au lieu de se réjouir avec lui du sauvetage qui prenait forme au fil des années, il alla trouvé mon ami et lui dit : "Alors, vous n'êtes pas libre de faire ce que vous voulez." Mon ami répliqua : "Si, nous devons juste éviter d’oublier notre passé en recourant systématiquement à l'alcool. Sinon, notre construction échouerait sûrement." Alors le bras droit répliqua : "Pas du tout. En fait, votre père adoptif profite de vos peurs enfouies pour que vous restiez sous sa coupe. Il sait qu'en vous habituant à l'alcool vous trouverez enfin le courage pour avancer comme vous voulez vraiment. Vos peurs disparaîtront réellement. Là, vous serez vraiment libres. S’il ne veut pas que vous ayez recours à ce moyen, c’est pour vous garder bien à lui. Appelle tes frères, je vais vous procurer de l'alcool chaque jour. Vous allez connaître la liberté." Mon ami parla de ce projet à ses frères et tous se réunirent chaque jour pour boire pendant des heures avant que leur père ne rentre à la maison.

Au bout de plusieurs mois, ils firent moins attention et leur père rentra au cours d’une de leurs beuveries. Alors tous allèrent se cacher. Le médecin dit : "Où êtes vous ? Pourquoi vous cachez-vous ?" Il fouilla la maison pièce après pièce jusqu'à les trouver. Les voyant, il comprit ce qui se passait et dit : "Qui vous a entraîné ?" L'aîné dit :"C'est notre petit frère qui a eu l'idée". Alors se tournant vers le benjamin, le médecin dit : "Qu'as-tu donc fait à tes frères ?". Mon ami répliqua : "C'est ton bras droit. Il m'a dit que tu ne voulais pas que nous touchions à l'alcool pour nous garder sous ta coupe, tandis qu'en découvrant les effets de l'alcool à haute dose nous deviendrions réellement libres et forts." Alors le médecin déclara : "Je vais vous dire ce qui va se passer maintenant, vous n'allez plus pouvoir vous passer de ce sentiment de supériorité, de puissance que vous ressentez actuellement. Dès que les effets de l'alcool seront passés, vos peurs, vos traumatismes ressortiront encore plus fort. Alors vous ne pourrez vous empêcher d'en reprendre pour les effacer à nouveau. Et plus cela ira, plus il vous faudra en prendre, jusqu'au point où cela ne vous fera même plus de bien, mais où, sans alcool, vous vous sentirez encore plus mal. Vous ne penserez plus qu'à ça. Vous oscillerez entre vos traumatismes qui ressortiront et votre obsession de trouver une goutte d'alcool. Et vous ne connaîtrez alors plus le repos. Vous serez isolés, les gens se détourneront de vous. En plus de la souffrance morale, vous allez connaître la souffrance physique. Votre corps va se détruire sous l'effet de l'alcool. Vous mourrez lentement dans d’horribles souffrances. Et toi, mon bras droit, je ne veux plus te voir. Mais je ne te renvois pas seulement de mon service. Parce que tu as détruit sciemment des vies, je vais te faire rayer de l'ordre des médecins." Puis le médecin se dit : "Maintenant que le poison de la destruction coule dans les veines de mes enfants, je vais devoir les envoyer en pension loin d'ici et plus tard empêcher qu'ils ne reviennent de peur qu'ils détruisent le climat que j'ai réussi à instaurer." Et il pris ses dispositions pour les chasser de chez lui dans l'heure qui suivit.

Cette décision fut dure pour mon ami et sa famille, mais elle fut beaucoup plus dure pour le médecin car il les aimait tous énormément. Ils étaient ses enfants. Mais quand on aime vraiment quelqu'un, on prend la décision qu'on juge être la meilleure pour lui et non pas celle qui nous fait le plus plaisir. Et là, il pensait que c'était la meilleure décision. Cette décision était accompagnée d'une autre qu'il ne communiqua pas à la famille déchue : il observerait chacun de leurs faits et gestes en envoyant de ses employés que la fratrie ne connaissait pas. Ainsi, il saurait les trouver pour agir quand il le voudrait.

Pour ses enfants d'adoption, la situation devint celle que le médecin avait prédite. Les frères furent de plus en plus rongés par l'alcool. Ils tentèrent tous d'en sortir plusieurs fois à l'aide de cures. Mais n'ayant personne qui les aimaient (hormis leur père adoptif qui décidait de ne pas agir encore), ils rechutèrent encore plus fortement. Et rapidement, en plus de leur personnalité, les corps physiques se détruisirent. Leurs foies furent atteints de cirrhose. Seule leur sœur qui n'avait jamais touché à une goutte d’alcool était en bonne santé. La décision de la renvoyer également pour souffrir avec ces frères est injuste, mais le père fit cela sciemment, car il savait qu'elle était prête à souffrir pour les sauver. Car il savait que le sauvetage passerait par elle. Comme elle n'était pas piégée par l'alcool, elle serait le seul contact fiable qu'il aurait lorsqu'il déciderait de se rapprocher de ses enfants.

Pendant toutes ses années d'observation, il ne resta pas spectateur inactif de la déchéance de sa famille. Il entreprit de se former à la spécialité d'hépatologie. Il pourrait ainsi intervenir lui-même pour sauver ses enfants au moment qu'il jugerait le plus opportun pour qu'ils ouvrent réellement les yeux, qu'ils sortent de l'alcool et qu'ils ne rechutent plus. A ce moment là, il pourrait vivre à nouveau avec eux.

Ainsi, un jour, un employé du médecin alla trouver la sœur et lui dit : "Je suis un employé de ton père adoptif. Depuis votre renvoi de sa maison, il n'a cessé de vous observer, toi et tes frères. Il sait que tu lui es restée fidèle et qu'il peut te faire confiance. Il sait comment sauver tes frères non seulement physiquement, mais aussi moralement. Seulement, pour faire cela, tu devras souffrir de la plus grande souffrance qui existe au monde pour une femme. Il te demande d'avoir un enfant, que tu l'élèves selon ses directives, afin qu'il aime énormément tes frères jusqu'à ce qu'il n'ait d'autre objectif dans sa vie que de les sauver. Ainsi ton enfant ne sera pas à toi, mais sera au service de tes frères." La sœur répondit : "Mais je ne connais aucun homme autour de moi qui ne sois digne d'une telle confiance. Mes fréquentations se limitent aux amis de mes frères. Je me vois mal avoir comme père de mon enfant un alcoolique. Non pas parce qu'ils sont plus mauvais que quelqu'un en bonne santé. Au contraire, ils souffrent encore plus. Ils sont esclaves de l'alcool et c’est sous son effet qu’ils font le mal qu'ils ne veulent pas faire et qu’ils n'arrivent pas à faire le bien qu'ils voudraient faire. Malheureusement cet esclavage rend l'éducation de mon enfant selon les directives de mon père impossible." Alors l'employé répondit : "Tu n'auras pas à avoir une relation avec un alcoolique. Ton père s'est servi de ses relations auprès des différents ministères pour se créer une seconde identité. De plus avec des heures de maquillage, en utilisant les techniques utilisées au cinéma, il est méconnaissable. Ainsi, c'est sous l’identité de Mister Hide qu'il circule déjà parmi vous, sans que vous le remarquiez. C'est lui qui viendra te voir discrètement sous cette forme. Ton enfant sera de lui. Comme ce sera réellement son enfant, la chair de sa chair, le sang de son sang, il mettra tout son amour en lui. Et pourtant, il est prêt à ce qu'il sacrifie sa vie pour sauver ses enfants d'adoption. Seulement, il ne le forcera pas. Mais il sera constamment à ses côtés sous cette identité cachée qui lui permet de circuler parmi vous. Il l'éduquera pour lui faire vivre l'expérience de l'amour. Ceci afin qu'il aime tes frères sans compter et qu'il se consacre à les sauver. Pour qu'il donne le plus grand amour, il devra recevoir le plus grand amour. Et c'est bien le plus grand amour qu'il devra donner, car il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime." Alors la sœur de mon ami répondit : "J'ai confiance en mon père adoptif, qu'il vienne, je lui donnerai un enfant." Et le médecin vint, et neuf mois plus tard un jeune garçon naquit.

Cet enfant fut éduqué selon les préceptes du médecin qui était constamment présent sous son identité de Mister Hide. Son fils reçut le plus grand amour, apprit le plan de son père et l'accepta. Jeune homme, il alla trouver ses oncles qui étaient à un stade très avancé de cirrhose.

Il voulut rendre visite à l'aîné, mais celui-ci avait rompu les ponts depuis bien longtemps avec sa sœur. Il ne voulait plus lui parler, car il lui semblait qu'avec son air de "moi je n'ai jamais goûté à l'alcool", elle voulait lui faire la morale. Il ne voulut plus rien savoir. Il n’était pas question de voir en plus son neveu qui était encore plus moralisateur que sa sœur, d'après ce que lui avaient dit ses frères. Non, il ne le verrait pas. Aujourd'hui, il est à l'article de la mort.

Il alla trouver le cadet. Ce dernier le reçut et apprit le plan de son père adoptif. Mais il ne put croire qu'il était possible que quelqu'un ait autant d'amour dans le monde. Non c'était un canular ! Ce n’était pas vrai ! Déjà que sa vie était dure, qu'il faisait rechute sur rechute après les cures, voilà que sa sœur venait se foutre de lui, en envoyant son neveu raconter vraiment n'importe quoi. Elle se moquait de lui. Elle le narguait. Il renvoya son neveu. Aujourd'hui, lui aussi est à l'article de la mort.

Enfin, il alla trouver le benjamin, celui par qui la déchéance était arrivée dans la famille. Il lui exposa le plan de son père : "Comme je suis né d'un homme et d'une femme qui n'ont jamais succombé à l'alcool, j'ai un foie très sain, sans aucune malformation. Et si j'étais à ta place, je pourrais guérir. Comme je suis ton neveu, mon foie est compatible avec le tien. Notre père s'est spécialisé dans l'hépatologie. Il est capable de transférer nos deux foies, moi je prends ton foie malade et toi tu prends mon foie sain. Ainsi, tu es sauvé. Et moi, je fais confiance à mon père pour qu'il me guérisse. Tu es tellement imbibé par l'alcool qu'il ne peut te guérir. C'est pourquoi ta seule chance est de recevoir un foie sain. Mais moi qui suis sain, je suis prêt à faire l'échange, car mon père a promis qu'il me guérirait, et il le fera. Au départ, je devais subir cette opération trois fois, pour chacun de vous, les uns après les autres. Prendre votre foie malade en vous donnant mon foie sain. Guérir le foie malade que j'avais reçu et recommencer l'opération avec le suivant. Vous étiez tous appelés à être sauvés. Toutefois, tes frères ont refusés. Tu es libre de refuser, si tu penses pouvoir guérir seul. Fais ton choix."

Alors, mon ami vit à quel point il était aimé et il dit : "Que notre père est infiniment bon. Il ne nous a pas chassé par punition, mais par nécessité. Notre vie fut une vie de souffrance pour n'avoir pas suivi ses chemins et pourtant il est prêt à sacrifier son fils pour que nous soyons guéris et que nous vivions, même moi qui ait amené la déchéance dans sa famille. Si je guéris, devant tant d'amour, je ne pourrai plus replonger dans l'alcool. Et pour guérir, je reconnais que ma seule chance passe par le don d'un foie sain, maintenant. Alors, je ne vais pas faire preuve d'orgueil, comme lorsque j'ai écouté l'ancien bras droit de notre père. Je vais être suffisamment humble, car seul une humilité extrême permet d'accepter un tel cadeau. Dis à notre père qu'il peut procéder à l'opération."

L'opération eu lieu immédiatement. A la demande de mon ami, une photo de son foie malade fut prise avant d'être greffé sur son neveu. Il voulait se rappeler toujours le chemin d’amour qui l’avait rendu à la vie. Avec son foie sain, il fut guéri. Etant comblé d'amour et retrouvant une vie qu'il n'avait plus ressentie depuis bien des décennies, il ne fut même pas tenté de retoucher à l'alcool. Il était sauvé sur tous les plans.

Quant à son neveu, il endura les souffrances d'un alcoolique, lui qui n'avait jamais touché à l'alcool. Mais il put guérir grâce aux soins de son père. Trois mois plus tard, il était sur pieds.

Maintenant, mon ami vit heureux avec son père, son sauveur et sa sœur. Mais pour que leur bonheur soit vraiment complet, il faudrait que ses frères soient sauvés également. Heureusement, ils ne sont pas encore morts, même si cet instant est imminent. L'espoir de la famille réunifiée réside dans le fait qu'ils acceptent d’être sauvés. Il ne sera jamais trop tard, car s'ils acceptent ils recevront un foie parfaitement sain.

Ainsi, maintenant que je connais cette histoire, je sais que cette photo est tout le contraire d'une mise en scène morbide : c'est le seul symbole possible pour exprimer toutes les facettes du plus grand don d'amour dont je n'ai jamais attendu parler.

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